Chapelle de Saint-Hervé

Histoire de la chapelle
Classée aux monuments historiques en 1922, cette chapelle toute en pierres de taille est très célèbre à GOURIN.
Légende
St Hervé, aveugle de naissance, menait la vie solitaire d’un ermite lorsqu’un jour un loup dévora son âne. Le saint apprivoisa le loup et en repentir, l’obligea à remplacer son animal domestique.
A partir de ce jour, le loup ne quitta plus son maître, tirant la charrue, portant de lourds fardeaux et dormant dans la bergerie au milieu des moutons. A l’occasion, il servait aussi de garde du corps contre les brigands qui attaquaient les pèlerins sur les routes.
De cette légende est venue l’habitude de demander au Saint de préserver les troupeaux des loups qui infestaient les Montagnes Noires puis de protéger les chevaux, nombreux à GOURIN, pays d’élevage et de foires.
La construction
Commencée par Henri et Vincent DE KERGOËT, seigneurs de Tronjoly et de Minguionnet, c’est un puissant mécène, Yves DEBOUTTEVILLE, abbé de LANGONNET et fils de Jean IV de Boutteville, baron du Faouët, qui acheva sa construction de 1518 à 1536.
La chapelle est dédiée à Saint-Hervé, patron des bardes et des sonneurs. Le grand pardon de Saint-Hervé se tient traditionnellement le dernier dimanche de septembre.
La chapelle de Saint-Hervé est particulièrement riche en statues en bois polychrome. À l’intérieur de l’édifice, les pièces de bois de la charpente, appelées entraits à engoulants, sont ornées de têtes de crocodiles, décoration que l’on trouvait fréquemment dans les chapelles du canton.
Les sablières, pièces de bois horizontales qui supportent la charpente sont sculptées de motifs végétaux entourant l’écu des BOUTTEVILLE, de têtes grimaçantes et d’animaux fantastiques.
L’écu des BOUTTEVILLE est visible encore en plusieurs endroits, sur l’autel du bras Nord du transept et sur les vitraux. (Armoiries de la ville de Gourin (modernes) avec réemploi d’un élément d’une couronne de feuillage du XVIème siècle).
L’extérieur de la chapelle
La chapelle se situe dans un placître planté d’arbres. Son plan est en croix latine à un seul vaisseau.
La façade occidentale présente un très beau portail de style flamboyant.
A l’est, l’abside est formée d’un mur-pignon percé d’un grand vitrail. La sacristie a été ajoutée en 1698.
L’intérieur de la chapelle
La tribune du XIXème à panneaux ajourés de motifs néogothiques surplombe la nef.
Le maître-autel, en bois polychrome, est représentatif de l’époque baroque (XVIIIème).
Un ensemble de 4 vitraux éclaire l’édifice
Le vitrail du bras Sud, fenêtre Est, représente, à gauche, Saint Nicodème, protecteur du bétail et à droite, la Vierge assise tient l’Enfant-Jésus sur ses genoux.
Le vitrail du chœur illustre la scène de la crucifixion.
À gauche, la légende de St-Hervé tenant en laisse le loup qu’il a apprivoisé.
À droite, St-Eloi, évêque et patron des maréchaux-ferrants et donc lui-aussi, protecteur des chevaux.
Travaux de restauration de la chapelle
Depuis 2004, sur les conseils de l’architecte des bâtiments de France, ont débuté de gros travaux de restauration.
En 2004, les premiers travaux commençaient par la menuiserie, la charpente, la maçonnerie, la couverture.
En 2005, un drainage est fait autour de la chapelle pour éviter les infiltrations d’eau, continuation de la réfection de la toiture, début des travaux de rénovation des vitraux.
En 2006, maçonnerie et nettoyage des façades, rénovation des vitraux.
En 2007, la chapelle a subit plusieurs travaux d'entretien : maçonnerie, terrassement autour de la chapelle, restauration des peintures murales intérieures, fin de la restauration des vitraux.
En 2008, une nouvelle porte est fixée, le clocher est nettoyé et refait presque entièrement après dépose des anciennes pierres devenues trop friables et pose de nouvelles pierres taillées à l'identique.
La cloche a été restaurée car son assise présentait des risques de rupture.
La croix au sommet du clocher a été remplacée et un paratonnerre a été posé.
Enfin, la table de communion a été restaurée.